Illustrations et caricature du journal Le Canard Enchaîné

Le Canard enchaîné Paru pour la première fois en pleine guerre mondiale et distingué par l'originalité qu'il porte dans ses actualités à travers les illustrations, l'hebdomadaire Le Canard Enchaîné est une presse satirique d'investigation qui a fait plusieurs révélations d'affaires scandaleuses. Fondée en septembre 1915 par le couple français Maurice Maréchal et Jeanne Maréchal, cette dernière prend la direction de l'hebdomadaire satirique après une période de suspension et du décès de son mari en 1942. Cette maison de presse a su résister aux intempéries depuis la période des deux guerres et rester fidèle à sa ligne éditoriale puis son style soutenu et acerbe jusqu'à nos jours. Plus de cent ans après sa création, Le canard enchaîné fait ses parutions d'illustrations et de caricatures en papier à une époque où l'internet et les applications mobiles ne sont plus une mode, mais une contrainte à la mondialisation. Cependant, il dispose d'un compte twitter et d'un site qui ne publie que la Une.

Le Canard enchaîné : illustrations et caricatures ironiques

Le dessin de presse remonte à une période très ancienne, mais l'histoire de la caricature dans la presse moderne française est enchaînée à cet hebdomadaire satirique. Depuis sa naissance le canard enchaîné a choisi l'option de faire passer le message de la presse à travers le rire. Autrement, les illustrations et caricatures expriment d'une manière originale et spécifique ses actualités qui paraissent tous les mercredis. Dès lors, les images grotesques ont intégré les parutions de l'hebdomadaire dans le but d'apporter l'information dans un esprit critique, humoristique et sans limites aux francophones. Ainsi, de par la qualité des talentueux caricaturistes qui collaborent avec cette maison de presse et les affaires scandaleuses révélées, les ventes des papiers écrits en format 560 x 360 mm ont été écoulés à des records allant jusqu'à un million d'exemplaires. Tout ceci a prouvé que le choix des caricatures par ce journal pour faire les illustrations de ses hebdomadaires n'est pas vain.

Une maison de presse qui a vu passé de grands artistes

Le canard enchaîné, réputé pour ses illustrations et rigoureux dans les critères de sélection de ses dessinateurs, cette maison de presse a vu passer dans ses locaux de célèbres dessinateurs. Les anciens comme Jules Depaquit qui est entré dans la maison de presse dans l'année de sa création, Henri Monier fut l'un des premiers dessinateurs de la maison de presse et les plus fidèles jusqu'à son décès en 1959. Partagé entre les illustrations et l'humour, cet hebdomadaire a vécu également sous la plume de Lucien Laforgue. L'espagnol Vazquez de Sola n'a pas fait piètre figure dans cette liste ainsi que Pino Zac, Jean Effel, César Garcia etc. De nos jours, les dessinateurs comme Romain Dutrex, Escarp, Adelinaa, Pancho, Urbs, Delambre Potus, Kerleroux, Lefred-Thouron continuent de perpétuer la tradition. Ils utilisent l'inspiration et la plume pour faire vivre aux francophones les illustrations du canard enchaîné. En janvier 2015 l'hebdomadaire reçoit un coup dur en perdant Jean Cabut, l'un de ses meilleurs dessinateurs dans l'attentat de Charlie hebdo.

Quelques caricatures marquantes des affaires révélées du canard enchaîné

  • Les illustrations de l'affaire Elf-Dumas Titrée « La justice en haut Dumas » suivit d'une caricature, l'affaire Elf-Dumas est l'une des révélations de l'hebdomadaire le canard enchaîné. Entre illustration et caricature, la révélation de cette vaste affaire de détournement dans lequel le nom de Christine Deviers-Joncour fut cité amena Roland Dumas et cinq autres prévenus devant la justice.
  • La caricature de l'affaire des diamants Le 10 octobre 1979 à la Une de l'hebdomadaire on pouvait lire le titre en gras et en rouge « Quand Giscard empochait les diamants de Bokassa », derrière l'affaire de Maurice en matière de vente, les papiers s'écoula à près de 900.00 exemplaires.
  • Illustration de l'affaire Maurice Papon Cette révélation à travers la satire vers les années 80 porta la vente à un record d'un million d'exemplaires. Un record jamais atteint par d'autres affaires jusqu'à ce jour.
  • L'illustration de l'affaire Michèle Alliot-Marie Publié en 2011, on pouvait lire à l'une des caricatures « c'était bien chez les Ben Ali. Où est-ce qu'on va passer les vacances de Pâques maintenant ». Dans cette affaire très commentée par Le Canard enchaîné, l'hebdomadaire révèle que la ministre des affaires étrangères Michèle Alliot-Marie avec son mari ont fait usage d'un jet-privé d'un affairiste tunisien du cercle Ben Ali.
  • La caricature de l'affaire Fillon Figurant parmi les plus grands scandales, l'affaire révélée en 2017 bascula considérablement les campagnes électorales. Le 24 janvier 2017, le canard enchaîné accompagné d'une illustration révéla la substance de l'affaire dans lequel Penelope a perçu 500.000 euros durant la période allant de 1998 à 2007. Cette révélation entraina la ruée vers les kiosques pour porter la vente à plus de 500.000 exemplaires.

L'avènement de l'internet

Plus d'un centenaire après sa création par le français Maurice Maréchal, Le canard enchaîné n'a pas de réelle présence sur l'internet. Le rôle que joue l'internet aujourd'hui dans les médias est important. Pour reproduction en presse papier, les coûts que supportent les maisons de presse sont élevés. Par contre, la reproduction sur internet a un coût presque inexistant et les informations en ligne voyagent plus vite à travers le monde. Bien que l'hebdo soit présent depuis quelques années sur twitter et sur son site Canard enchaîné où il publie la Une de ses parutions, la non-présence sur les réseaux à une répercussion sur ses ventes. Mais, la maison de presse refuse de laisser place à la mode, car pense-t-il la vente en numérique fera disparaitre les kiosques qui répondent à leur style. Cependant d'aucuns pensent sa présence sur internet lui fera perdre sa crédibilité et pour d'autres, le financement des plateformes en ligne gratuite passe par la publicité par conséquent Le Canard enchaîné ne voudrait pas perdre le contrôle de sa liberté expression.